Alice Nkom est une avocate camerounaise, née en 1945.
Première femme à exercer la profession d’avocat au Cameroun (elle prête serment en 1969), Alice Nkom a commencé sa carrière en défendant les victimes de discriminations et de violences policières. Après s’être ralliée au Rassemblement démocratique du peuple camerounais, elle fonde et préside l’Association des avocates au Cameroun. En 2003, elle fonde l’Association de défense des homosexuels du Cameroun et défend plusieurs jeunes homosexuels (dans un pays où l’homosexualité est criminalisée depuis 1972). Son engagement pour cette cause lui vaudra de nombreuses menaces mais aussi la reconnaissance internationale (« Africaine de l’année » en 2012 pour The New Yorker, Prix Amnesty des droits de l’homme en 2013, Prix pour la liberté des associations Idaho, Mousse et Stop Homophobie 2018).
Elle préside actuellement le Redhac (Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale) et, en cette qualité, elle est l’objet d’une plainte d’un certain Observatoire du Développement social qui l’accuse de tentative d’atteinte à la sûreté de l’État et de financement du terrorisme. Après avoir demandé le report de deux convocations administratives pour cause d’indisponibilité, elle a reçu, ce 2 janvier 2025, une convocation du chef du service des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale. Elle aurait dû comparaître ce 14 janvier 2025.
Ces informations sont fournies par un article de Patrick Henry, dans la page de La Tribune de l’Ordre des barreaux francophones et germanophone (OBFG – avocats.be) (n° 265) consacrée aux avocats en danger et plus spécialement à son article consacré à la situation de cette avocate.
Pour d’autres informations :
- le communiqué du 9 janvier 2025 d’Amnesty International, « Cameroun. Les autorités doivent cesser de harceler la défenseure des droits humains Alice Nkom et de s’en prendre aux organisations de la société civile » ;
- l’article de Radio France International (RFI) du 13 janvier 2025, « Cameroun : des avocats jugent ‘fantaisistes’ les accusations contre leur consœur Alice Nkom, convoquée par la gendarmerie ».