
L’intérêt du film est qu’il a un point de vue. Celui d’un personnage. D’un très jeune gendarme, idéaliste et brutal, à la fin des années ’90 en Belgique. C’est lui qui va vivre, avec passion, ce qu’on a appelé l’affaire Dutroux, dans un contexte marqué par la guerre des polices, après avoir célébré avec une voisine un de ces mariages à l’italienne qui deviennent un poncif du cinéma.
Le réalisateur bruxellois Fabrice du Welz raconte ce dont chacun se souvient s’il a gardé mémoire des travaux de la commission d’enquête, présidée à l’époque par le futur ministre de la Justice Marc Verwilghen, notamment la perquisition chez Marc Dutroux au moment où celui-ci n’était, si l’on peut dire, qu’un simple truand de Charleroi et pas encore l’ennemi public n° 1 de la Belgique et de ses institutions sous le règne d’Albert II.
Autrement dit, on passe, sans le savoir, à côté du génie du mal, mais avant que celui-ci ne le devienne.
À mélanger la chronologie des événements, on se retrouve à un carrefour des lieux communs qui ont trainé à l’époque. C’est la limite du film : il ne fait pas le ménage et, ainsi, accrédite inutilement la thèse infondée d’un réseau pédophile organisé.