Le film commence par un premier plan, muet, qui marque et dont on se souviendra : une scène de plage de la côte atlantique exposant une famille ordinaire profitant de l’air, du soleil et de la mer, rejointe par un groupe de policiers, hommes et femmes. Ceux-ci emmènent avec eux une jeune fille, l’aînée des deux enfants, dont on apprend vite qu’elle sera munie d’un bracelet électronique qui explique le titre.
Ensuite, c’est le filmage d’un procès sans mise en scène autre que judiciaire. Le spectateur est placé sur le même pied que les parents de la jeune-fille. Il ne sait rien des faits qui ont conduit à l’incrimination de celle-ci mais il découvre que le procès est davantage celui d’une génération, celle des grands adolescents, encore enfants, qui disent rester « dormir » chez une copine plutôt que « coucher » mais révèlent une liberté sexuelle inattendue.
Le réalisateur, Stéphane Demoustier, ne dit pas, jamais, qui a commis le crime dont la jeune-fille est accusée. Il nous fait suivre le procès, rien que le procès, et sans parti-pris.
Comme souvent dans la réalité judiciaire, l’avocat général, censé représenter le ministère public et donc la société, est une très jeune femme (incarnée ici par la propre sœur du cinéaste, la prometteuse actrice Anaïs Demoustier, que nous avons beaucoup appréciée, récemment, dans « Alice et le maire »), tandis que l’avocate de la défense est, disons, une vieille briscarde dont le métier est apparent. Le président est impeccable dans la direction du procès, sa tenue des débats, la sollicitude à l’égard des témoins, toujours impartial et précis.
On doit savoir que le jeune cinéaste français a trouvé son inspiration dans un film argentin inconnu. Ce qu’il en a fait est excellent et convaincant, par la sobriété, l’économie des moyens (pas une note de musique tout au long du film par exemple), la qualité de l’interprétation des acteurs, outre Anaïs Demoustier, la toute jeune fraîche et spontanée Melissa Guers, un nom à retenir.