La Clinique juridique Rosa Parks pour les droits humains de l’UCLouvain

par Claire-Marie Lievens - 17 novembre 2025

La Clinique juridique Rosa Parks pour les droits humains propose aux étudiants de Master en droit de l’UCLouvain de réaliser leur mémoire de fin d’études en collaboration avec des associations investies dans le domaine des droits humains. La Clinique entend ainsi nourrir le dialogue entre le monde académique et la société civile.
Il ne s’agit donc pas seulement pour ces étudiants de rendre compte d’un apprentissage théorique du droit, mais aussi de s’inscrire déjà dans un processus qui sera pour beaucoup d’entre eux celui de leur vie professionnelle, en ce compris la défense des intérêts des citoyens face à l’administration, leur employeur, leur propriétaire, etc., sans oublier bien entendu la Justice, raison pour laquelle Justice-en-ligne a estimé utile de présenter cette activité pédagogique.
Présentation par Claire-Marie Lievens, coordinatrice de cette Clinique juridique.

1. Le nom de la Clinique, Rosa Parks, rend hommage à l’une des grandes figures de la lutte pour les droits civiques, qui, en 1955, s’asseyant à une place réservée aux Blancs dans un bus à Montgomery (Alabama, USA), a revendiqué le droit à l’égalité de traitement et la fin de la ségrégation.
Nous espérons modestement que le travail qui est mené dans le cadre de la Clinique, à partir de situations concrètes, participera aussi au respect, à la protection et à la réalisation des droits humains.
Les projets portés par la clinique sont nombreux et dépendent des besoins des associations partenaires et des professeures et professeurs qui décident de s’y engager.

2. Depuis la création de la clinique en 2018, en matière migratoire, les étudiants travaillent sous la houlette de Sylvie Sarolea et Christine Flamand, en collaboration avec Belrefugees : ils préparent des demandeurs d’asile à leur premier entretien à l’Office des étrangers.
Depuis deux ans, s’ajoute notamment à ce projet une participation au réseau Mercator ; il s’agit d’un réseau de cliniques juridiques travaillant en matière migratoire à travers le monde. L’objectif poursuivi par Mercator est de permettre aux étudiantes et aux étudiants de confronter les regards venant du nord et du sud de la planète pour élargir les connaissances et réfléchir ensemble à des politiques migratoires plus équitables.
En droit de l’environnement, les étudiants participent d’un contentieux juridique exceptionnel : The Farmer case. Ils fournissent une recherche juridique rigoureuse aux associations qui se sont jointes à l’action d’un agriculteur wallon contre TotalEnergies.
En droit social, les étudiants collaborent avec Utsopi, l’Union belge des travailleuses et des travailleurs du sexe, et répondent aux questions juridiques qui font partie des problématiques rencontrées par ces personnes en matière de contrat de travail, de droit immobilier, etc.

3. La Clinique juridique Rosa Parks pour les droits humains incarne une initiative humaine et académique déterminante, qui inspire et motive. Ainsi, chaque année, une cinquantaine d’étudiants choisissent de s’y inscrire.
Nous sommes fiers de constater que les objectifs fixés lors de la création de la clinique en 2018 sont pleinement atteints. La clinique développe les compétences clés d’un juriste engagé dans la défense des droits fondamentaux : la collaboration efficace au sein d’un collectif, l’adaptation aux besoins des partenaires sur les plans substantiel et procédural, la gestion des contraintes organisationnelles à un niveau professionnel, la prise de distance nécessaire pour mener des analyses de haute qualité malgré les enjeux humains, ainsi que la recherche de l’excellence et de la rigueur face à des causes parfois déstabilisantes.

4. La pédagogie clinique démontre que l’engagement social et militant pour un monde plus juste repose sur un travail scientifique rigoureux. À une époque où les droits fondamentaux sont quotidiennement menacés et où nos démocraties vacillent, cet engagement clinique est une nécessité et une source d’espoir.

Votre point de vue

  • Jacques Fierens
    Jacques Fierens Le 18 novembre à 13:50

    Je suis l’avocat de l’ASBL Défense des enfants International Belgique (DEI-Belgique), qui mène depuis 2020 une procédure en responsabilité de l’Etat belge, suite à la mort de la petite Mawda au cours de poursuite d’une camionnette remplies de migrants, dans la nuit du 16 au 17 mai 2018. Le policier fautif et les passeurs ont été condamnés, mais pas l’Etat responsable des "opérations Medusa" qui ont abouti à ce drame.

    Les étudiantes et étudiants de la Rosa Parks Legal Clinic, année 2020-2021, encadrés par la professeure Sylvie Sarolea, m’ont aidé à étudier un dossier de 7.000 pages et à rédiger la citation initiale de l’Etat. Me Léa Achenne, une de ces étudiantes, devenue avocate lorsque le temps était venu de plaider en première instance, a partagé cette tâche avec moi, avec brio (DEI est en appel sur certaines questions tranchées par le jugement du 17 février 2023).

    Décidément, la Clinic Rosa Parks, c’est du très sérieux ! A conseiller à tous les étudiants soucieux de défendre les droits humains aujourd’hui et demain.

    • Benoit Van Keirsbilck
      Benoit Van Keirsbilck Le 1er décembre à 15:25

      je ne peux que confirmer ce que notre excellent avocat a écrit.
      Merci à la Clinique Rosa Parks pour son soutien, notamment dans l’affaire Mawda mentionnée par Jacques Fierens, et pour d’autres recherches.

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