Tureen, Afroz, avocate bangladaise.
Après être devenue avocate à la Cour suprême du Bangladesh en 1998, Tureen Afroz commence à travailler comme avocate en Australie en 2001. Elle enseigne le droit à l’Université de Western Sydney et à l’Université Monash. Elle est nommée procureur du Tribunal international des crimes au Bangladesh en février 2013 et y gère notamment les poursuites contre Ali Ahsan Mohammad Mujahid et Ghulam Azam, des hommes politiques du Jamaat-e-Islami au Bangladesh.
À partir de 2015, elle est l’objet de différentes pressions en vue de la contraindre à démissionner du Tribunal. En 2018, elle sollicite en vain l’investiture de la Ligue Awami pour participer aux élections. En 2019, elle est finalement retirée de l’équipe des procureurs sous l’accusation, qu’elle a toujours niée, d’avoir rencontré un accusé de crimes de guerre, Mohammad Wahihul Haque, accusé d’avoir participé à l’assassinat de centaines de personnes à Rangpur.
Après la démission, en 2023, du Premier ministre Awami, Sheikh Hasina, son domicile et son cabinet sont attaqués et vandalisés, des groupes extrémistes l’agressent et lui rasent la tête parce qu’elle ne porte pas le hijab. Elle affirme également que ses agresseurs lui ont planté un crayon dans la cuisse.
En aout 2024, une plainte est déposée auprès du Tribunal international des crimes au Bangladesh contre elle et dix-huit autres personnes, alléguant des crimes contre l’humanité et un génocide et l’impliquant dans le massacre de la place Shapla en 2013. Ce 7 avril 2025, elle a été arrêtée au cours d’un violent assaut dans sa maison. Son mandat d’arrêt vient d’être confirmé. Elle semble avoir été violentée à cette occasion.
Cette arrestation s’inscrit dans un contexte général de persécutions contre les avocats, dont dix-huit d’entre eux ont été arrêtés dans les dernières semaines dans toutes les parties du pays.