Nous avons vu « Anatomie d’une chute » de Justine Triet

par Olivier Collon - 4 octobre 2023

Le film marquant de la rentrée cinématographique de cette saison est incontestablement la Palme d’or du dernier Festival de Cannes, « Anatomie d’une chute », de Justine Triet.
Olivier Collon, avocat honoraire (et cinéphile) au barreau de Bruxelles, nous en fait la critique.

La chronique retiendra ou pas que la réalisatrice, novice des honneurs, a tenté, vainement, de s’en prendre à la ministre française de la Culture, Mme Rama Abdul Malak, qui assistait à la cérémonie, mais le spectateur cinéphile conservera le souvenir d’un thriller qui, au départ d’un fait divers dramatique, va trouver sa dimension dans un film de procès classique pour s’achever en réflexion philosophique sur le rapport à la vérité.
C’est à juste titre que Justine Triet, revendique l’influence de John Cassavetes car, comme lui, elle a su camper un personnage féminin complexe, riche et déconcertant.
On pense souvent à Gena Rowlands, celle de « Opening Night », mais surtout d’« Une Femme sous influence », lorsqu’on voit Sandra Huller, révélée au grand public à Cannes par Maria Ade dans « Tony Erdmann » en 2012.
Certes, cette femme écrit, il semble qu’elle soit romancière à succès. Mais son mari ne fait-il rien d’autre que de retaper le chalet qu’ils habitent avec leur fils malvoyant dans la vallée de la Maurienne en Savoie ?
Est-elle ou non la coupable idéale de cette chute dont son mari a été la victime ?
En tout cas, l’entente entre les époux n’a pas été « nickel », ce que va confirmer le long procès dont elle sera l’accusée.
Cette partie du film est très longue mais est traitée de façon originale et parfois surprenante comme lorsqu’est évoquée la sorte d’institution d’un « garde-témoin » chargé de protéger le jeune témoin – l’enfant des parties – du risque d’être influencé d’une manière ou d’une autre à peine de compromettre les exigences de la vérité judiciaire.
C’est tout le temps passionnant et chaleureux.
Au premier rang des raisons qui justifient notre conseil d’aller voir ce film, il y a le jeu de la comédienne allemande. Elle n’a pas obtenu la palme de l’interprétation féminine en raison de la Palme d’or de la réalisatrice.
On s’y perdrait, mais le cinéphile s’y retrouve avec bonheur.

Mots-clés associés à cet article : Procès, Vérité, Justice et cinéma, Cinéma, Témoignage, Témoin,

Votre point de vue

  • Georges-Pierre Tonnelier
    Georges-Pierre Tonnelier Le 8 octobre 2023 à 14:44

    J’ai beaucoup apprécié le caractère réaliste de ce film, dont le scénario a été réellement bien conçu, avec beaucoup de cohérence, afin d’être devenu tout à fait crédible. Contrairement à beaucoup de films, on ne remarque pas d’erreurs flagrantes en regardant ce film, au contraire !

    Répondre à ce message

  • Isabel Biver
    Isabel Biver Le 5 octobre 2023 à 21:30

    bonjour,
    Je suis un peu déçue par l’article sur Anatomie d’une chute, j’aurais aimé lire, aussi et surtout, un avis autorisé d’un juriste sur le déroulement du procès. On y aurait un peu plus appris. Cordialement,

    Répondre à ce message

Votre message

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Votre message

Les messages sont limités à 1500 caractères (espaces compris).

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Olivier Collon


Auteur

avocat honoraire au barreau de Bruxelles

Partager en ligne

Articles dans le même dossier

Avec le soutien de la Caisse de prévoyance des avocats, des huissiers de justice et des autres indépendants
Pour placer ici votre logo, contactez-nous